Tiré du journal Le Lingot de décembre 2020

L’opportunité de mesurer l’efficacité d’une collaboration se crée parfois dans l’adversité. Les équipes des centrales Chute-du-Diable (CCD) et Chute-à-Caron (CCC) l’ont vécu lorsqu’un transformateur important s’est subitement arrêté, le 1er novembre dernier.

 

Ce transformateur est un élément clé de la production d’hydroélectricité de la Centrale Chute-du-Diable. Le bris a donc paralysé une partie de la production au moment crucial où tous les réservoirs ainsi que la capacité de production étaient à leur maximum.

« Les travaux ont forcé l’arrêt du groupe turbine-alternateur (GTA) 4, amputant la centrale de 20 % de sa capacité de production, indique Hugo Simard, ingénieur électrique, Services intégrés. »

Dans ce cas-ci, le transformateur pouvant remplacer celui défectueux était déjà en attente de réparation à l’atelier des transformateurs à CCC. L’équipement de 85000 livres a donc été déplacé en priorité pour sa réfection. « Nous avons annulé les travaux planifiés pour nous concentrer sur la réparation du transformateur de remplacement, indique Stéphanie Drolet, superviseure d’entretien, CCC. Cette opération prend normalement de huit à dix semaines, mais nous n’avions pas ce temps-là. Nos gens de l’atelier se sont concentrés sur les travaux essentiels et ils l’ont fait en neuf jours. » Ce sont 1760 heures qui ont été nécessaires pour effectuer le tout, de jour et de soir.

Heureusement, comme un transformateur de CCD était déjà à l’atelier des transformateurs de CCC pour un entretien futur, les pièces lui étant destinées étaient prêtes à être utilisées en urgence. « Le refroidisseur est une pièce critique au fonctionnement de l’appareil et peut prendre plusieurs semaines avant d’être livré, explique Cédric Belley, technicien mécanique, CCC. Puisque nous en avions un en stock pour la réparation prévue en 2021 de ce même transformateur, nous
avons pu accélérer le processus de réparation de celui-ci. »

Certaines autres pièces ont dû être commandées et réceptionnées en urgence, et ce, en pleine période de pandémie. Les employés d’entretien de la Centrale Shipshaw ont également participé à ce projet en urgence en usinant plusieurs pièces pour permettre la réparation. La rapidité de la remise en service n’aurait pas été possible sans la grande agilité des employés d’entretien des deux centrales ainsi que les employés de projets.

« C’est le travail et l’engagement des employés, des planificateurs d’arrêt, des techniciens et des superviseurs qui ont fait la différence, ajoute Daniel Boily, surveillant principal CCD et Centrale de Chute-à-la-Savane (CCS). Des employés ont travaillé parfois jusqu’à 16 heures par jour pour permettre au GTA 4 de redémarrer dans un délai aussi court. »

Grâce à des temps d’arrêts fréquents pour valider l’état d’esprit des employés, et à leur engagement envers la sécurité et les opérations, les deux équipes ont réussi à redémarrer le GTA 4 de la Centrale Chute-du-Diable le 20 novembre, sans incident ni blessure. Un travail titanesque où il est possible de réaliser que la force d’une équipe dépasse les limites de l’imagination.